La mort n'est pas la conséquence du vieillissement.

Par François Villa
Français

La mort que viserait la pulsion qui porte son nom nous confronte à un paradoxe : alors même qu’elle est le but immédiat de la pulsion de mort, elle ne saurait ni advenir directement, ni pouvoir éviter que la vie ait, avant de lui céder la place, à passer par les multiples détours qui caractérisent l’espèce. La pulsion de mort ne peut qu’attendre, certes en œuvrant activement, son heure, l’organisme, pendant ce temps-là, déploie et subit le processus du vieillissement qui témoigne de notre capacité à ne pas mourir tout de suite. Notre relation à la mort comme aux exigences de la culture ne seraient que l’expression psychique de notre rapport à la vie pulsionnelle et le signe de ce qui a pu en être élaboré. Les formes du vieillir témoignent à la fois de notre aptitude et de notre inaptitude à faire face aux exigences des revendications pulsionnelles. Mon propos va essayer de cerner les effets, au cours du temps, de la tension inhérente à la psyché entre une extraordinaire plasticité et une non moins remarquable fixité. La dimension économique du processus sera au centre de cette réflexion. Il se déploiera en six mouvements : 1) La mort retardée ou l’âge est-il un facteur étiologique ?; 2) Progrès de l’âge ou progrès de la pulsion; 3) L a mort, conséquence du vieillissement ?; 4) Le poids de notre inachèvement; 5) Néoténie et appareil psychique; 6) L’appareil psychique, les formes et la déformation.

Mots-clés

  • Conflit psychique
  • Culture
  • Détresse
  • Forme/Formation/Déformation
  • Individuation
  • Libido
  • Mort
  • Néoténie
  • Pulsion de mort
  • Réalité
  • Versagung
  • Vieillissement