Idéaux féminins : le cas de la Grèce ancienne
L’intervention de Françoise Frontisi-Ducroux a porté sur les idéaux féminins en Grèce ancienne. Elle a insisté sur le fait que la question des idéaux n’y était abordable que dans une perspective collective. La société grecque est bi-partite, composée d’un monde masculin bien séparé du monde féminin. Mais ce dernier, seuls en témoignent des hommes. Il s’agit d’une société androcentrique, exaltant des valeurs viriles, guerrières, et c’est sur celles-ci que les hommes comme les femmes devront se façonner. L’idéal féminin principal y est celui de la maternité et la mise au monde d’un enfant mâle, ce qui constitue pour elle son état civil, puisqu’elle n’est pas citoyenne. Ses autres idéaux sont ceux de la réserve et de la discrétion, c’est-à-dire son silence, et sa soumission. Lui est accordé comme idéal d’activité, le travail de tissage, de filage et le gouvernement de sa maison. Tel est le rôle capital pour la survie de la société, qui est reconnu à la femme grecque, même si par ailleurs, la société l’exclue simultanément. L’héroïsme est lui réservé aux hommes. L’hétaïre est une compagne de plaisir, et de banquet. Souvent étrangère, elle se doit au désir masculin. Elle appartient à l’espace masculin et à ses idéaux en partageant la connaissance et les techniques artistiques. L’amour est cependant réservé aux relations masculines. L’auteur montre qu’il existe néanmoins des passages entre les idéaux des deux groupes, celui des hétaïres et celui des femmes mariées. La beauté artificielle, tout particulièrement celle due au maquillage et au vêtement, demeure l’idéal féminin, pour les hommes grecs qui se réservent la beauté du corps nu.
Mots-clés
- Androcentrisme
- Maternité
- Passivité
- Héroïsme masculin
- Beauté