Heur et malheur d'un moi en devenir
Il incombe au moi de faire grandir psychiquement un être humain, en élaborant au mieux les conflits internes qu’il rencontre. Le conflit œdipien est le plus apparent. La configuration « directe », l’amour pour le parent du sexe opposé et la rivalité envers le parent de même sexe, se mêle à l’œdipe « inversé». Chaque parent est investi avec ambivalence: l’amour et la haine se côtoient ou se combattent, s’intriquent ou se clivent. L’idéal du moi/surmoi met ses limites. Auparavant, le moi a dû faire face aux conflits internes opposant les investissements narcissiques et objectaux, les revendications pulsionnelles égoïstes et le souci de préserver l’objet de la réalité, imparfait, déjà investi avec ambivalence. L’intériorisation d’un objet primaire non clivé, puis l’identification aux objets œdipiens, diminuent la dépendance aux objets externes. Pensé (Bion), créé (Winnicott) par le moi, pour peu que l’objet externe, « suffisamment bon» et « capable de rêverie », sache « interpréter » (P. Aulagnier), les objets internes peuvent alors enrichir le moi et vivifier le narcissisme.
Mots-clés
- Moi
- Conflit interne
- Œdipe
- Ambivalence
- Objet-mère