La passion selon Thérèse d'Avila
L’oralité dans l’expérience mystique de sainte Thérèse d’Avila est essentielle dans son union avec un Epoux doté d’attributs maternels. L’aboutissement de l’expérience dans un auto-engendrement oral et verbal s’accomplit notamment par l’eucharistie et par la parole. L’interprétation psychanalytique peut transformer en vérité clinique et sémiologique (c’est-à-dire relative à l’économie sexuelle et à celle du langage) la connaissance anthropologique donnée par la position mystique. La foi en un Père Idéal détaché d’Eros, l’exclusion interne qui pousse la mystique à désexualiser et resexualiser l’idéalisation, la satisfaction orale de l’eucharistie comme réconciliation de la croyante avec le père battu ou l’homme de douleur, se constituent en système qui, tout à la fois, provoque et accompagne la désintrication pulsionnelle. Somatisation, perversion et sublimation forment ainsi le dispositif libidinal de la mystique.
Mots-clés
- Idéalisation
- Jouissance
- Oralité
- Régression
- Sublimation