Enjeux contre-transférentiels dans le traitement du délinquant

Par Dianne Casoni
Français

Cet essai vise à examiner différents enjeux contre-transférentiels rencontrés dans le traitement de délinquants adolescents et adultes. Parmi les réactions contre-transférentielles dont il sera question, certaines donnent naissance à du désabusement et du découragement chez le clinicien qui a l’impression que les délinquants sous sa charge ne changent pas suffisamment rapidement ou répondent de façon insatisfaisante à ses interventions. Ces réactions peuvent être associées à des identifications inconscientes clivées à la société dans lesquelles celle-ci représente le pôle bon et le délinquant le pôle mauvais du clivage. Le clinicien ne peut faire autrement que de comparer désavantageusement le délinquant à une image idéalisée de « non délinquant », ce qui nourrit son découragement. D’autres identifications inconscientes aux délinquants, cette fois-ci vus comme les victimes de la société, amènent le clinicien à se sentir en porte-à-faux avec lui-même dans son travail en institution soignante. Animé par de telles identifications inconscientes, le clinicien confond souvent sa propre détresse avec celle du délinquant. De plus, son offre thérapeutique peut être infiltrée de culpabilité, comme s’il se devait de réparer les fautes attribuées à la société. Les différents mouvements contre-transférentiels issus de ces différentes identifications inconscientes seront discutés et illustrés de courts exemples cliniques.

Mots-clés

  • Délinquant
  • Traitement
  • Identifications inconscientes
  • Désabusement des cliniciens
  • Contre-transfert
Voir l'article sur Cairn.info