Pourquoi la réflexion chrétienne – et catholique –, se soucie-t-elle de « sexualité ?»

Par Véronique Margron
Français

La sexualité est devenue, ces dernières années, la pierre d’achoppement des positions et oppositions catholiques. Certaines interventions pontificales peuvent sembler parfois d’un autre temps. Une procédure, qui consisterait à maintenir des principes, quoi qu’il en soit des pratiques, est difficilement recevable: elle heurte de front un postulat essentiel de la modernité, à savoir le caractère décisif des pratiques dans l’élaboration de la «théorie» qui les articule. Il faut d’autant plus se donner la chance d’une hospitalité. A cet égard, les débats sur la sexualité éclairent la complexité des relations de l’Église avec la culture contemporaine. Comment, dans ce contexte, l’expérience chrétienne peut-elle participer à l’élaboration des questions quotidiennes? Mon propos sera heuristique: il s’agira de proposer une réflexion en cours, problématique. Parce que la sexualité est extraterritoriale, elle concerne tout l’humain et de son rapport au monde. Comment alors la démarche éthique peut-elle suggérer un art de vivre? Parce que Dieu a pris corps dans l’histoire du temps, tout de la vie des hommes concerne alors aussi la foi. Enfin, l’éthique théologique a pour première tâche d’être à l’écoute de la Bible: il s’agira de quitter le dieu du serpent et, avec lui, la sexualité comme «soupçon, faute, salissure» pour découvrir que le Dieu de l’Alliance lie sexualité et bénédiction.

Mots-clés

  • Éthique chrétienne
  • Église
  • incarnation - Interprétation
  • Sexualité
  • Bénédiction