C’est à partir des productions poétiques de deux fillettes dites surdouées, que nous interrogeons l’art de la poésie comme expression de la sexualité infantile. Dans une mise en perspective phylogénétique et ontogénétique, nous proposons une comparaison entre les « merveilles » des cabinets de curiosités du Moyen Âge et la « magie » des mots chez le petit enfant : de manière métaphorique, les curiosités des cabinets partagent avec la poésie du langage un certain nombre de fonctions à valeur anti-dépressive et antitraumatique. L’acte poétique chez l’enfant échappe-t-il au refoulement, à la faveur d’un processus d’idéalisation et de transgression, et peut-on parler de sublimations enfantines ?