Le risque absolu.

Sur le degré zéro de la lecture
Par Thierry Marchaisse
Français

Qu’est-ce qui fait lever le sens et donc entrevoir l’importance du texte d’un inconnu ? Pour un éditeur, la pertinence de cette question ne fait aucun doute, parce que lire est son métier et que la possibilité de passer à côté du sens y est tout à la fois constante et sanctionnée par le fait de rater un livre important, voire un futur auteur célèbre. Mais cette question a aussi un intérêt plus général, en ce qu’elle permet d’éclairer ce phénomène complexe qu’est la lecture. Chacun connaît des exemples d’auteurs rendus célèbres par des textes qui ont d’abord été refusés par toutes les maisons d’édition : Proust, Beckett, etc. D’ordinaire, on n’y voit qu’une preuve de l’impéritie des éditeurs, une occasion aussi de dénoncer leur frilosité devant tout ce qui est trop singulier ou trop neuf. Mais est-ce vraiment de cela qu’il s’agit ? Comment une telle sorte de méprise initiale serait-elle aussi fréquente, ou même seulement possible, si bien lire était seulement une question d’intelligence, de goût et de compétence ?

Mots-clés

  • Facteurs de la lecture
  • Cécité au sens
  • Porte logique
  • Clé mentale
  • Polyphonie
  • Détails
  • Théâtre
  • Vision
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