Cet article propose des outils logiques et métapsychologiques pour comprendre la façon spécifiquement chrétienne de faire face à la mort et de témoigner de son adhésion à la figure et au message du Christ. La notion de martyre étant intimement liée à celle de sacrifice, il traite, dans une première partie, de la question d’un fantasme sacrificiel originaire, celui-ci à visée universelle. Une seconde partie est centrée sur le vécu chrétien et aborde le martyre en rendant compte de ce « style » de vie qu’est la sainteté, puis en tentant de comprendre en quoi la mort du Nazaréen a été comprise et interprétée par ses disciples comme un sacrifice. Cela permet d’expliquer pourquoi l’identification radicale à la figure du Christ peut être comprise comme une invitation à passer par ses mêmes souffrances. Cette étude se termine par une approche de la figure d’Ignace d’Antioche, martyrisé au début du premier siècle, prenant appui sur la lettre qu’il écrivit à la communauté chrétienne de Rome alors que, prisonnier, il faisait route vers la capitale pour y être exécuté.