Martyre blanc et martyr rouge Proposition théologique
Cet article aborde la question du « style de vie » des chrétiens et non de la volonté de mourir au nom d’une cause. C’est la référence, pour eux, à Jésus le Christ, mort en faveur d’autrui car c’est ainsi qu’il a vécu, qui est le commun dénominateur de leur art de vivre, de la donation de la vie. Un rapport singulier au temps se manifeste : le présent est kairos, « entre-deux temps » de la décision où se joue la vérité de la mémoire vive de l’amour du fils de Dieu. Le centre de gravité du monde n’est pas dans la réussite mondaine, mais en ce « non lieu » de la croix de cet homme-là. L’auteur poursuit cette problématique en rappelant l’histoire des sept moines de Tibhirine. Communauté de paix pour témoigner d’un Dieu désarmé, lui aussi. Le martyre blanc est alors celui du moine, mais aussi de la femme algérienne qui malgré le climat de violence, va faire les courses, emmène ses enfants à l’école. Bref poursuit la vie. Martyre de celui qui fait hospitalité à ce qui vient et apprend de quiconque. V. Margron achève son propos par l’évocation de la figure de Pierre Claverie, évêque d’Oran, assassiné en Août 1996. Sa vie montre le lien intime entre martyre blanc – vivre de façon hospitalière, offerte – et le martyr de sang qui peut survenir en situation de conflit.
Mots-clés
- Martyre
- Hospitalité
- Don
- Christianisme
- Passion du Christ
- Tibhirine
- Claverie