L'ombre de l'enfant mort Clinique de l'infanticide

Par Magali Ravit
Français

Si la mythologie et la religion catholique sont généreuses de représentations d’enfants martyrs, on peut appréhender la problématique de l’infanticide à partir de la place de l’enfant sacrifié qui sert de support et d’issue à un désastre interne. Au meurtre de l’enfant, semble correspondre la mise à mort d’un état de détresse en même temps que vient s’incarner et se vivre dans une douleur lancinante la terrible sensation d’une position subjective construite et perdue pour l’éternité. L’article propose ainsi d’interroger la problématique de l’infanticide à partir d’une expérience clinique de mères rencontrées en détention et du suivi d’un cas, Amélie. L’infanticide est envisagé comme un moyen d’échapper à un vécu de profonde détresse alors auto-engendrée et mise en scène dans une fusion mortifère avec l’enfant. Le passage à l’acte apparaîtrait comme le seul moyen de faire figurer sur la scène externe ce qui de la fusion primitive renvoie à une désillusion traumatique. Les bénéfices du passage à l’acte permettraient que la représentation de l’enfant mort, sacrifié, serve de contre-investissement à une douleur aliénante.

Mots-clés

  • Infanticide
  • Effondrement
  • Agonie
  • Incarcération
  • Mélancolie
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