À la fin des années 1970, alors que la profession psychiatrique américaine était menacée de perdre sa légitimité vis à vis du monde dans lequel elle évoluait, le DSM-III a permis de renverser la situation. La classification fournit à tous un langage commun. Ainsi, le DSM organise les relations de la profession psychiatrique américaine avec l’ensemble de ses partenaires et rivaux. C’est en quoi cette classification diffère des autres. Ce résultat a été obtenu grâce à la priorité absolue accordée à la fiabilité, aux dépens de la validité. Notre critique du DSM ne porte pas sur son contenu, mais sur le renoncement à la validité. Nous pouvons nous libérer du DSM d’une part en travaillant à des classifications valides, et d’autre part en réhabilitant la conduite des récits psychiatriques des histoires de vie dans la longue durée, interdits par la description syndromique des troubles dans les DSM.