La pensée comme excitation et son partage
L’article est une réflexion sur la nature excitationnelle des actes de pensée. Il montre que Freud est le premier à rompre avec le biais cognitiviste de l’approche philosophique de la pensée et à poser que les complexes d’actes de pensée peuvent être analysés comme des complexes d’affection. Il est le premier à en proposer un modèle économique. En dédoublant l’approche freudienne par celle de Sartre qui, dans Question de méthode, comprend la pensée comme étant toujours la pensée d’une époque, et comme ne pouvant le devenir que si elle a pour cette époque, vigueur et élan, nous pouvons poser que la pensée est excitation partagée parce qu’elle correspond à l’élan chercheur d’une classe d’hommes qui ont en commun une affection, qui adhèrent à une poussée désirante d’ascension. Cela veut dire qu’une excitation commune les tend vers la prise d’objets qui échappaient jusque-là à la direction d’emprise qui était la leur dans le monde. C’est dans un tel cadre que se pose au mieux la question de la responsabilité des individus en lesquels la pensée époquale se fait le plus intensément sentir en son excitation..
Mots-clés
- Excitation et économie psychique
- Pensée et pulsion
- Freud et Sartre
- Psychanalyse et politique