Jeanne la Pucelle : le tranvestisme à l'origine du héros
L’axe de travail prend pour hypothèse que le choix de porter le vêtement masculin est une transgression principielle tant elle est à l’origine d’une nouvelle identité, celle de Jeanne la Pucelle, identité et acte inaugural nécessaires pour faire advenir le héros Jeanne d’Arc ; et qu’elle est également source de sa mort terrestre, mort qui représente un autre acte inaugural, la naissance d’un mythe encore actif. En effet, l’adolescente Jeannette, obéissante et pieuse, décide de révéler son message d’abord au capitaine de Vaucouleurs, représentant du roi pour qu’il devienne un intercesseur et lui octroie les moyens d’une chevauchée jusqu’à la résidence royale. Les ayant obtenus, elle demande à porter l’habit d’homme, elle bafoue volontairement les codes vestimentaires, sociaux de son époque médiévale et par cette première transgression elle s’affirme comme Jeanne la Pucelle. Cette vierge adolescente construit à partir d’elle-même et pour elle-même de façon consciente mais aussi inconsciente un personnage historique qui marque les esprits. En effet, la transgression sexuelle opérée par Jeanne exprime une création identitaire qui s’appuie sur l’idéal chevaleresque, sur les valeurs et les attributs valorisés du masculin, traduit une innovation identitaire reflétée par l’apparition d’une nouvelle identité : désormais la naissance de Jeanne la Pucelle peut permettre à la future Jeanne d’Arc de se déployer et de hanter l’inconscient par l’identification à la figure du héros qui reste prégnante encore aujourd’hui.
Mots-clés
- Héros du devenir
- Originalité partageable
- Projet identificatoire
- Transgressions adolescentes
- Tranvestisme