Le roman mortuaire Mise en roman d'un sacrifice adolescent

Par Marion Minari
Français

À l’image du roman familial qui permet au sujet la narration fantasmatique de ses origines, le roman mortuaire engage quelque chose de la quête de l’inconnu, qui serait alors « moins derrière nous – l’insaisissable origine – que devant » (Pontalis, 1997, p. 61). L’impossible quête des origines se renverse alors en un roman mortuaire. Le questionnement reste toutefois le même : l’étranger et l’inconnu en soi. Quand le roman familial permet de fantasmer des origines et un avant-soi mythique, le roman mortuaire, quant à lui, ouvre sur une fantasmatisation d’un après-soi. Mode d’expression d’un fantasme d’immortalité, le roman mortuaire engage donc le travail de l’angoisse de castration, et plus généralement de la séparation, « dans cette évolution où le sujet a commencé à devenir étranger à ses parents » (Freud, 1909, p.158).

Mots-clés

  • Adolescence
  • Roman mortuaire
  • Position sacrificielle
  • Temporalité
  • Temps suspendu