Le lien entre le patient et l’analyste : l’exemple de Jimmy P.
Poussera-t-on plus facilement la porte d’un cabinet de psychanalyste après
avoir vu le film Jimmy P. d’Arnaud Desplechin ? L’accueil très majoritairement favorable
des critiques et le nombre élevé d’entrées pourraient en effet le laisser supposer.
En analysant le scénario qui met en images une cure psychanalytique hors normes et un
psychanalyste d’abord ethnologue, Georges Devereux, nous tentons de démontrer que ces
choix d’un réalisateur passionné par les tourments de l’esprit réussissent à donner une image
convaincante et incitative de la psychanalyse. Le film s’inscrit de ce fait à l’opposé des
inépuisables productions de ces soixante dernières années ayant pris la psychanalyse pour
objet et le plus souvent pour cible.
S’inspirant du pari hitchcockien des années cinquante, le réalisateur d’aujourd’hui dirige
le projecteur sur le lien entre l’analyste et le patient, lien dont la qualité constitue d’après lui
la seule condition à la guérison de ce dernier. Le caractère peu académique de cette relation
entre analysant et analysé est déjà clairement affirmé dans l’affiche du film.
Dans Jimmy P. l’image de la psychanalyse est renvoyée au spectateur par le prisme du
psychanalyste, de son histoire, de sa posture et de son empathie. On peut donc avancer
l’hypothèse que c’est à lui que revient la responsabilité du statut et de l’image de sa pratique
dans la société. C’est en tout cas l’option que cet article propose.
Mots-clés
- Image de la psychanalyse
- Le psychanalyste au cinéma
- Lien patient/thérapeute
- De l’écran au divan
- Jimmy P
- Arnaud Desplechin