Analyse filmique et psychanalyse, une histoire de rencontre
Depuis le regard psychanalytique l’art cinématographique est appréhendé —
la plupart du temps — soit dans une logique de psychanalyse appliquée, soit en termes
« isomorphiques ». Cela limite l’apport que la rencontre entre cinéma et psychanalyse peut
générer lorsque ces deux champs sont reconnus dans leur puissance et singularité respectives.
Cet article se propose d’identifier, synthétiquement, ce qui apparaît essentiel dans une
démarche de recherche pour que l’analyse filmique puisse être le plus fructueuse possible.
Walter Benjamin avait vu très tôt que psychanalyse et cinéma ont ouvert des champs de
regard et d’écoute de ce qui ne pouvait être vu et entendu jusqu’alors. Et que ces champs
pouvaient être puissamment complémentaires. Le langage cinématographique — lorsqu’il
est reconnu dans sa pleine puissance — permet de cerner des effets de réel tels qu’aucun
autre matériel ne le permet. Partant, notre hypothèse sera de considérer que lier harmonieusement le regard cinématographique au regard psychanalytique c’est ouvrir une « double
focale ». Deux focales qui lorsqu’elles se rencontrent tendent à lier l’invisible au visible.
L’invisible des enjeux inconscients au visible qu’ouvre l’image-mouvement.
Mots-clés
- Analyse filmique
- Cinéma
- Psychanalyse
- Image-mouvement