Le mouvement sur l’entente de voix (HVM), né à la fin des années 1980, propose une approche émancipatrice du fait d’entendre des voix et des phénomènes qui y sont associés. Celle-ci s’appuie sur l’implication au premier rang des personnes qui vivent ces phénomènes et de leurs alliés et sur une dépathologisation de l’expérience, conçue comme potentiellement porteuse de sens en relation avec l’histoire de vie. Il promeut des groupes de soutien non jugeant, propices à l’auto-réflexivité, la recherche du sens, la mutualisation des savoirs concernant les expériences vécues et les moyens de composer avec. À tous les niveaux du mouvement, les entendeurs de voix peuvent développer leurs compétences et ressources : depuis les groupes d’entraide jusqu’à l’organisation des congrès, les interventions de formation en santé mentale, les recherches scientifiques, les publications... La compensation du handicap psychique voulue par la loi de 2005 semble en deçà de la proposition du Rétablissement. Voire un frein à celui-ci ?