Le pouvoir désaliénant de la rencontre avec l’œuvre d’art
La langue est un lieu d’accueil pour l’expérience. Or, quand la langue devient un lieu inhospitalier, quand les mots n’ont plus de sens à donner à cet accident dont
nous sommes obligés de devenir l’âme, alors à cet instant précis émerge l’unheimlich.
Milan Kundera revient sur une expérience dénuée de sens vécue à Prague en 1972 au
moment où le régime de l’époque avait fait de la langue un lieu d’interrogatoire et une
terre de délation. C’est à travers le geste brutal du peintre et dans la rencontre avec les
portraits de Francis Bacon quelques années plus tard que cet instant d’incompréhension
devient répétition traumatique vouée à l’écriture.
Partant de la question que S. Freud pose face à Moïse de Michel-Ange : « qu’est ce
qui nous empoigne si puissamment face à l’œuvre d’art ? » nous allons suivre la plume de
Milan Kundera sur le chemin d’une désaliénation allant du geste brutal du peintre au geste
de l’écriture qui dialogue avec la rumeur du temps.
Mots-clés
- Peinture
- Écriture
- Art
- Inquiétante étrangeté
- Souvenir
- Langue
- Sens
- Inconscient
- Hallucinatoire